Générer l'innovation pour un futur durable de la production de cacao en République dominicaine - CACAO FOREST

La République dominicaine est le premier exportateur mondial de cacao biologique. Ce cacao provient de plantations où les cacaoyers sont associés à plus de 60 espèces de plantes cultivées. Dans ce contexte, le projet Cacao Forest, coordonné par Earthworm Foundation et le Cirad, vise à concevoir et valider avec les producteurs, puis diffuser des modèles de cacaoculture agroforestière innovants, écologiquement intensifiés et connectés aux marchés.
Eusebio López, producteur du Réseau expérimental participatif (REP) du projet Cacao Forest
Eusebio López, producteur du Réseau expérimental participatif (REP) du projet Cacao Forest

 Eusebio López, producteur du Réseau expérimental participatif (REP) du projet Cacao Forest © Olivier Deheuvels, Cirad

Enjeux

Le projet Cacao Forest a débuté en 2016 comme une initiative de l’industrie chocolatière française, sur la base d’un diagnostic du secteur cacao conduit par le Cirad. Sa première phase (2017-2019) a permis de coconstruire avec les familles de producteurs dominicains et dans le cadre d’une thèse de doctorat, quatre modèles de culture agroforestière du cacaoyer. Il a également mis en place, chez les producteurs intéressés, un réseau expérimental participatif (REP) de 36 parcelles pour documenter leur évolution au champ, dans différents contextes paysans. Depuis 2020, l’AFD s’est associée au secteur privé pour financer une seconde phase du projet (2020 – 2023) de plus grande ampleur et qui prévoit d’impacter le secteur cacao et la vision de la cacaoculture à l’échelle nationale.

Descriptif

Le projet est structuré en cinq composantes, dont les deux premières apportent une forte dimension scientifique et formatrice avec le suivi agroéconomique du REP, au sein duquel sont testés les quatre modèles agroforestiers, et l’accompagnement et la formation des producteurs partenaires dans leurs pratiques de réhabilitation et de création de plantations. Les deux composantes suivantes, mises en œuvre par Earthworm, visent à connecter les producteurs de cacao aux marchés des produits associés, à transformer ces produits pour créer de la valeur ajoutée, et à renforcer les chaînes de valeur existantes. L’ensemble de ces actions doit permettre de mieux gérer la diversification des cultures et des produits associés, mais aussi des variétés de cacaoyers cultivées, tout en formant les producteurs à la conduite agroforestière de leurs parcelles. Elles devront permettre l’accroissement, la bonne répartition et la stabilisation des revenus issus des cacaoyères. La dernière composante vise à générer et à partager de l’information sur la cacaoculture dominicaine, à travers différents outils et supports de communication à la fois scientifiques et grand public.

Résultats attendus

Le projet accompagne plus de 1900 producteurs de cacao et leurs familles, dans le cadre de partenariats noués avec deux grandes coopératives dominicaines – Conacado et Cooproagro –, ainsi qu’un accord avec la fondation Fuparoca. À travers un programme de formations pratiques conduites dans les cacaoyères et reposant sur une vision systémique de la plantation, le projet appuie les dynamiques de création de parcelles agroforestières et de réhabilitation de cacaoyères improductives, en ciblant ses actions auprès de la jeune génération. Enfin, il ambitionne de rendre plus attractive la production agroforestière de cacao en travaillant à la fois sur la commercialisation des productions associées, souvent peu connectées aux marchés existants, et sur leur transformation pour leur ajouter de la valeur commerciale. De cette façon, le revenu global généré par la cacaoyère agroforestière peut être relevé à un niveau qui garantit à la fois une meilleure répartition des sources de revenus au cours de l’année et un revenu global sur l’année plus attractif. Ces travaux sont conduits en collaboration avec 12 partenaires dominicains impliqués dans les politiques publiques et la production privée de cacao, ainsi que sur les questions de recherche et développement agricole et environnemental. Cette collaboration aboutira à l’élaboration d’un programme de réhabilitation du verger de cacaoyers dominicain, reposant sur l’intensification écologique et les pratiques agroforestières et prenant en compte les grands enjeux de la cacaoculture dominicaine. Les institutions dominicaines impliquées dans le secteur du cacao – en premier lieu desquelles les ministères de l’Agriculture et de l’Environnement et la Commission nationale du cacao – seront étroitement associées. Le projet Cacao Forest contribuera ainsi à la transformation de la vision nationale de la culture du cacaoyer en République dominicaine.

Le projet Cacao Forest a déjà produit quatre publications scientifiques dans des revues à comité de lecture, ainsi que de très nombreuses communications à congrès ou grand public. Ses deux sites web, l’un s’adressant à un public français et international (https://www.cacaoforest.org/) et l’autre dédié au public dominicain, en langue espagnole (https://cacaoforest.do/), se font l’écho de la grande quantité d’informations générées, souvent pour la première fois, sur le secteur du cacao dominicain. Les quatre modèles agroforestiers sont évalués en continu et continueront de l’être jusqu’à la phase mature des cacaoyers, attendue pour 2025 à 2027, grâce aux alliances nouées avec nos partenaires dominicains et grâce aux répliques du REP installées chez eux.

Partenaires contractuels :
France :
- Industrie chocolatière haut de gamme : Valrhona, AlterEco, Révillon, Weiss, Voisin, Carambar & Co. et l’Association des Relai Desserts ;
- Recherche et formation : Isara ;
- Appui au développement et aux filières : ONG « Earthworm Foundation ».

République dominicaine :
- Producteurs exportateurs de cacao : les coopératives Cooproagro et Conacado, mais aussi des producteurs indépendants et la Commission nationale du cacao (CNC), union des exportateurs de cacao dominicains et véritable interface entre les secteurs privé et public ;
- Institutions publiques : ministères de l’Agriculture et de l’Environnement, Centre national de la Recherche agronomique et forestière (Idiaf) ;
- Universités publiques et privées : UASD, ISA, Unev et PUCMM ;
- Une fondation d’appui aux producteurs de cacao (Fuparoca) et une ONG, le Centre pour le développement agricole et forestier (Cedaf), qui héberge et accompagne le projet Cacao Forest.