Evaluation de la contribution des plantes de couverture à l’agriculture de conservation au Nord du Bénin

16/10/2023
Les zones cotonnières du Bénin sont marquées par une baisse de la fertilité des sols. Dans un article de la revue Field Crops Research, un collectif de chercheurs met en évidence l’utilisation des plantes de couverture dans les systèmes de culture à base de coton, pour mettre en œuvre les pratiques d’agriculture de conservation.
Couverture végétale de Stylosanthes guianensis © L. Yemadje, Cirad
Couverture végétale de Stylosanthes guianensis © L. Yemadje, Cirad

Couverture végétale de Stylosanthes guianensis © L. Yemadje, Cirad

L'étude a mis en évidence les performances agronomiques de 10 plantes de couverture dans le cadre de l'agriculture de conservation et leur potentiel à influencer positivement les propriétés physiques du sol et la dynamique des adventices dans le nord du Bénin.

Brachiaria ruziziensis, Crotalaria juncea, Crotalaria ochroleuca et Sesbania rostrata ont montré un potentiel de production de biomasse élevé.

Les résultats de l'étude ont indiqué que Sesbania rostrata et Mucuna pruriens produisaient les plantes ayant les hauteurs les plus importantes dans la région d'Okpara, tandis que Crotalaria juncea, Brachiaria ruziziensis et Crotalaria retusa étaient les plus hautes dans la région d'Angaradebou. Brachiaria ruziziensis, Crotalaria juncea, Crotalaria ochroleuca et Sesbania rostrata ont présenté la plus grande production de biomasse.

En ce qui concerne les composantes de rendement, Crotalaria ochroleuca et Crotalaria juncea se sont bien comportées en termes de production de graines par gousse, tandis que Mucuna pruriens et Cajanus cajan avaient le poids de graines le plus élevé.

Brachiaria ruziziensis et Stylosanthes guianensis ont excellé dans la couverture du sol sous forme de paillis ou en couverture vivante.

En ce qui concerne la couverture du sol, Brachiaria ruziziensis a démontré les meilleures performances, avec une couverture du sol de 60 % en paillis et 89 % en couverture vivante, suivie de près par Stylosanthes guianensis (24% en paillis et 79% en couverture vivante).

Les plantes de couverture ont impacté la couverture du sol, les propriétés physiques du sol et la densité des adventices.

Les parcelles avec une meilleure couverture du sol ont présenté:

  • Une meilleure rétention d'humidité du sol (7-13% contre 5-11% pour les autres parcelles). Stylosanthes guianensis et Sesbania rostrata ont montré les meilleurs taux d'humidité du sol (11% et 13%, respectivement), suivies par Crotalaria juncea, Mucuna pruriens et Brachiaria ruziziensis (8%, 9% and 11% respectivement);
  • Une conductivité hydraulique plus élevée (0,0015 cm/s - 0,002 cm/s contre 0.0009 cm/s – 0.0012 cm/s pour les autres parcelles); et :
  • Une densité des adventices plus faible (55-69 adventices m-2).

Ce travail a été réalisé dans le cadre du projet de Transition Agroécologique des Zones Cotonnières du Bénin, phase II (TAZCO2), financé par le gouvernement du bénin et l’Agence Française de Développement. Il est le fruit d’un partenariat entre le Cirad, l’Université de Parakou, l’Institut de Recherche sur le Coton, Institut National des Recherches Agricoles du Bénin et l’Université de Groningen.