Identifier et mobiliser les ressources biologiques du sol pour développer une agriculture durable - REBIOS

Le projet vise à identifier les ressources biologiques du sol dans les différents écosystèmes de Martinique, établir une caractérisation fonctionnelle des auxiliaires du sol et mobiliser ses ressources biologiques.
Nodosités racinaires de Piscidia carthagenensis (Fabacée) formées par rhizobium, bactérie symbiotique du sol © A. Galiana, Cirad
Nodosités racinaires de Piscidia carthagenensis (Fabacée) formées par rhizobium, bactérie symbiotique du sol © A. Galiana, Cirad

Nodosités racinaires de Piscidia carthagenensis (Fabacée) formées par rhizobium, bactérie symbiotique du sol © A. Galiana, Cirad

Enjeux 

La Martinique fait partie du hotspot de biodiversité des îles de la Caraïbe. Cette diversité reste néanmoins mal connue, particulièrement dans le sol. Le sol abrite pourtant un grand nombre d’espèces et le taux d’endémisme y est souvent plus important qu’en surface. Les organismes du sol présentent donc un intérêt patrimonial évident. De plus, ils peuvent jouer un rôle d’auxiliaire en fournissant divers services écosystémiques. Par exemple, les champignons mycorhiziens permettent aux plantes de mieux assimiler les éléments minéraux et leur confèrent également une meilleure tolérance aux pathogènes ainsi qu’aux stress environnementaux. Les rhizobia, bactéries symbiotiques fixatrices d’azote, permettent aux légumineuses (plantes de la famille des fabacées) de fixer l’azote atmosphérique. La macrofaune joue également un rôle important. Les vers de terre ont un effet bénéfique sur la structure du sol en permettant une meilleure infiltration de l’eau et en améliorant le recyclage des nutriments. Ils peuvent également être utilisés pour produire du compost via la lombriculture.

Le projet REBIOS vise donc à améliorer les connaissances sur la biologie des sols de Martinique en se focalisant sur l’étude de trois composantes ayant un rôle potentiellement bénéfique sur la fertilité : les champignons mycorhiziens arbusculaires, les rhizobia, bactéries symbiotiques fixatrices d’azote, et les vers de terre endémiques de la Martinique.

Descriptif

En se focalisant sur ces trois éléments de la biologie des sols, le projet transversal génère des connaissances scientifiques et techniques mobilisables sur l’ensemble des cultures, d’exportation ou destinées au marché local. Il vise deux objectifs principaux :

  1. Acquérir des connaissances sur les espèces natives (vers de terre et microorganismes symbiotiques) de la Martinique et mieux connaitre la distribution des espèces sur le territoire, afin de localiser les ressources mobilisables, menacées ou abondantes. Le projet effectue une caractérisation fonctionnelle de ces organismes auxiliaires afin de mieux connaitre leur potentiel pour améliorer la fertilité des sols et de sélectionner les espèces les plus performantes dans la faune native de l’ile, sans avoir recours à des organismes introduits.
  2. Intégrer ces connaissances nouvelles dans les itinéraires techniques des principales cultures de la Martinique. Des essais en conditions contrôlées et en plein champ seront réalisés afin de définir les modalités d’intégration de ces auxiliaires en banane et en maraichage. Cela permet un transfert de ces connaissances vers les acteurs économiques (agriculteurs, pépiniéristes, etc.)

Impacts attendus

  • Les résultats des recherches sont diffusés aux professionnels du secteur (agriculteurs, pépiniéristes, producteurs de compost, etc.) et au grand public à travers diverses actions de communication sur la station de recherche du Cirad (CAEC) ainsi qu’en collaboration avec l’observatoire Martiniquais de la biodiversité (PNM)
  • L’utilisation de nouvelles pratiques agricoles issues de la valorisation des ressources biologiques du sol est promue. Ces pratiques transversales sur l’ensemble de l’agriculture martiniquaise se basent sur la valorisation des débris végétaux par lombricompostage et l’utilisation de plantes à fort potentiel symbiotique pour maximiser la fixation symbiotique et la mycorhization.
  • In fine, le projet contribue à diminuer la dépendance de l’agriculture vis à vis d’engrais chimiques de synthèse utilisant des énergies fossiles
  • Le recyclage et la valorisation des déchets organiques produits localement (lombriculture) sont renforcés et le tissu agricole local dynamisé, en créant des activités liées à la valorisation de ces produits.

Partenaire contractuel

Service d'expérimentation en agroécologie (SEA – CTM)