Biofortifier des productions agricoles locales par des pratiques agroécologiques - OR4FOOD

Le projet vise à augmenter la présence de micronutriments dans les produits alimentaires de base, par l’usage de pratiques agro-écologiques aux champs.
Observations des plants de teff lors de la visite du centre d'essais de l’Ethiopian Institute of Agricultural Research à Bishoftu © J-M. Medoc, Cirad
Observations des plants de teff lors de la visite du centre d'essais de l’Ethiopian Institute of Agricultural Research à Bishoftu © J-M. Medoc, Cirad

Observations des plants de teff lors de la visite du centre d'essais de l’Ethiopian Institute of Agricultural Research à Bishoftu © J-M. Medoc, Cirad

Enjeux

En zone rurale sahélienne, les couples mère/enfant souffrent souvent de carences en micronutriments – vitamine A, fer et zinc – garants d’une bonne santé. C’est ce qu’on appelle la « faim cachée ». Au Sénégal, les carences en micronutriments, notamment en zinc, affectent une jeune femme sur trois et plus de la moitié des enfants de moins de 5 ans. Un problème de malnutrition dont l’origine est liée au manque de diversité des régimes alimentaires traditionnels, pauvres en fruits et légumes (périssables et coûteux), et en produits d’origine animale. Ces retards de croissance et cognitifs pèsent lourd sur le développement de ces pays. La Commission de l’Union Africaine estime les pertes de productivité au travail à 11 % en moyenne sur les produits intérieurs bruts des pays africains.

OR4FOOD fait le pari de biofortifier en micronutriments des aliments très consommés tel que le mil, le niébé, le teff, les pois en mettant en œuvre avec les agriculteurs des pratiques agroécologiques de sélection de variétés naturellement denses en micronutriments et de fertilisation par des résidus organiques.

Descriptif

Tout un panel de leviers agro-écologiques sera ainsi évalué au laboratoire et aux champs - en station expérimentale et dans un réseau de parcelles paysannes. Il s’agira de :

  • Combiner les variétés cultivées les plus riches naturellement en micronutriments aux matières organiques locales également les plus riches de ces éléments nutritifs,
  • Mobiliser les microorganismes locaux pour accroître le transfert des micronutriments des matières organiques aux plantes,
  • Optimiser les associations de ces cultures pour maximiser le rendement nutritionnel des parcelles.

Le projet s’intéressera également aux procédés de transformation et de conservation alimentaires (farines complètes pour jeunes enfants).

L’ensemble des activités viseront à sélectionner les systèmes de culture et procédés de transformation les plus efficients en termes de rendement nutritionnel et les plus facilement adoptables pour les populations rurales ciblées.

Pour l’évaluer, différentes mesures de quantité de micronutriments seront réalisées à la fois dans les aliments - tout au long de leur chaîne de production jusqu’à leur transformation en produits alimentaires et à l’évaluation de leur biodisponibilité pour l’organisme humain – et dans l’environnement. En effet, les micronutriments contenus dans les fertilisants organiques sont potentiellement polluants pour l’environnement si les plantes ne les assimilent pas complètement. La durabilité environnementale des pratiques mises en œuvre sera donc également évaluée.

Le projet sera mis en œuvre via des plateformes d’innovation dans lesquelles agriculteurs, transformateurs, chercheurs, nutritionnistes et populations bénéficiaires travailleront ensemble.

Impacts attendus

  • L’existence d'un impact des pratiques agroécologiques sur la qualité nutritionnelle des produits végétaux est démontré.
  • Les populations déficientes en micronutriments ont accès aux aliments transformés agro-biofortifiés.
  • Une vision commune d'un système alimentaire agroécologiquement biofortifié émerge, basé sur les connaissances traditionnelles et les innovations agroécologiques suggérées.
  • Les solutions ne sont pas seulement fiables, rentables et respectueuses de l'environnement, mais aussi acceptables pour les acteurs concernés et intégrées dans une stratégie réaliste de lutte contre la faim cachée.

Partenaires contractuels

L’ISRA (Institut sénégalais de recherche agricole - Sénégal), l’ITA (Institut de technologie alimentaire –Sénégal), l’Ucad (Université Cheikh Anta Diop de Dakar –Sénégal), l’Université d’Addis-Abeba (Ethiopie) et l’IRD (Institut de recherche pour le développement -France).