Agriculture résiliente, inclusive et entreprise durable - ARISE

Le projet ARISE (Agriculture Resilient, Inclusive, and Sustainable Enterprise) vise à introduire de nouveaux mécanismes contractuels dans les chaînes d'approvisionnement agricoles, afin de monétiser et de distribuer la valeur ajoutée et les risques entre les producteurs et l’ensemble des partenaires des chaînes de valeur. Ces actions ont pour objectif ultime de faciliter la mise en œuvre d’une agriculture intelligente face au climat par l'adoption de pratiques agricoles durables, l'accès aux technologies et des infrastructures de gestion de l'eau résistantes au climat.
Terre agricole sèche © Cirad
Terre agricole sèche © Cirad

Terre agricole sèche © Cirad

Enjeux

Les phénomènes météorologiques extrêmes tels que les sécheresses et les inondations, ainsi que les régimes pluviométriques irréguliers, entraînent une baisse du rendement des cultures, une hausse et une volatilité accrue des prix des denrées alimentaires, ce qui exacerbe la pauvreté et la malnutrition. Tout au long de la chaîne d'approvisionnement, des petits exploitants agricoles aux détaillants et fabricants mondiaux de produits alimentaires, tous sont touchés par les perturbations de la production, de la disponibilité et des prix des aliments, mais ce sont les petits exploitants qui courent le plus de risques. Le changement climatique et les phénomènes météorologiques extrêmes exercent une pression supplémentaire sur la capacité à produire suffisamment de nourriture pour une population croissante.

Dans certains pays africains, les rendements de l'agriculture pluviale pourraient chuter de 50 % et les prix des principales cultures vivrières pourraient augmenter de 50 % à 120 % en Afrique subsaharienne dès 2030. Le nombre de personnes menacées par la faim devrait alors augmenter de 10 à 20 % d'ici 2040, dont 65 % en Afrique subsaharienne, et le nombre d'enfants souffrant de malnutrition pourrait augmenter de 20 %, là encore en majorité en Afrique.

Les exploitations agricoles familiales peu capitalisées doivent être soutenues pour renforcer leur résilience au changement climatique, notamment par une meilleure intégration dans les chaînes d'approvisionnement et de meilleures stratégies de gestion des risques agricoles. Une façon de renforcer la résilience de ces exploitations est d'optimiser l'adoption de différentes méthodes de gestion des risques, à la fois par l'adoption de technologies et le partage des risques avec d'autres acteurs de la chaîne d'approvisionnement

Descriptif

Le projet ARISE est un ensemble de programmes de travail axés sur cinq domaines clés :

  • la prévision de la probabilité d'événements météorologiques extrêmes ;
  • l'évaluation des risques météorologiques et agricoles pour les agriculteurs ;
  • la gestion des risques de la chaîne d'approvisionnement pour les agriculteurs, les chaînes de valeur et les pays ;
  • la démonstration des impacts sur les moyens de subsistance des petits exploitants agricoles ;
  • la mise en place de paramètres de décision optimaux pour toutes les parties prenantes.

Il est mis en œuvre autour de cinq Work Packages (WP) :

  • WP1 : identification, conception et évaluation de solutions ;
  • WP 2 : développements technologiques ;
  • WP 3 : connexion de pratiques durables avec des primes et mécanismes de protection contre les risques ;
  • WP 4 : modélisation commerciale et mécanismes d'incitation financière ; 
  • WP 5 : conception et structuration de services et suivi - évaluation.

Les partenaires du projet comprennent tous les acteurs clés des chaînes de valeur agricoles, allant des organisations de producteurs aux détaillants, en passant par les boutiques d'intrants, les banques et les compagnies d'assurance et de réassurance. Ils sont présents en Europe (par exemple, Munich-Re), en Afrique (par exemple, Agricultural Market Development Trust et Private Agricultural Sector Support en Tanzanie) et en Europe (par exemple, Sainsbury's au Royaume-Uni).

Les universités membres du projet apporteront leur expertise dans les domaines suivants : sciences du climat, météorologie, télédétection, reconnaissance d'images, modélisation des cultures, ingénierie financière, économie du risque et du développement, apprentissage automatique et supercalcul, hydrologie. Le réseau de parties prenantes mis en place par un projet précédent sur le même thème (WINnERS) permettra de mener des expériences sur des sites sélectionnés afin de mettre en œuvre des pratiques culturales durables et de nouveaux modèles et services commerciaux et financiers, tant en Europe qu'en Afrique. Les premiers sites d'expérimentation sont situés en Tanzanie et au Royaume-Uni.

Des études sur l'efficience comparée de l'assurance contre les risques de sécheresse et d'aménagements hydraulique pour l'irrigation de complément, seront réalisées par simulation pour des cas au Sénégal et au Zimbabwe. Des données de calibration de modèles seront réunies à partir d'essais antérieurs conduits dans ces pays ainsi qu'au Mozambique.

Impacts attendus

Les résultats du projet fourniront des paramètres de prise de décision qui faciliteront la création et la distribution de valeur ajoutée en :

  •  introduisant un changement systémique dans les relations entre les agriculteurs et leurs partenaires commerciaux par la mise en œuvre de nouvelles relations contractuelles dans les chaînes d'approvisionnement agricoles ;
  • donnant aux agriculteurs ainsi qu'aux décideurs publics et privés un accès à des mesures simples et transparentes ;
  • permettant la fourniture d'une valeur ajoutée ex-ante par une gestion appropriée des risques ;
  • créant une valeur ajoutée pour les agriculteurs et les chaînes de valeur, en soutenant la traçabilité et en générant la confiance à travers la chaîne d'approvisionnement.

En Afrique, le projet permettra de favoriser l'intensification écologique des systèmes de production basés sur les cultures annuelles en protégeant les agriculteurs contre les risques et en augmentant et stabilisant le rapport des prix bord champ entre les produits agricoles et les intrants nécessaires aux techniques éco-intensives.

Partenaires contractuels : Imperial College London (Royaume-Uni) ; École polytechnique (France) ; Université d’Utrecht (Pays-Bas)