La plateforme de recherche agronomique pour le développement dans l'océan Indien, PRéRAD-OI, affiche ses nouvelles ambitions

Institutionnel 3 juillet 2020
PRéRAD-OI, la plateforme régionale en recherche agronomique pour le développement dans l’océan Indien, prépare le déploiement d'un observatoire des agricultures sur plusieurs territoires du sud-ouest de l'océan Indien. Ce nouveau dispositif accompagnera la transformation des exploitations agricoles, en particulier familiales, pour contribuer à la transition agroécologique et répondre aux défis alimentaires, sanitaires et environnementaux auxquels fait face cette partie du monde. La plateforme projette également le développement de nouveaux réseaux scientifiques.
Les exploitations agroforestières à base de girofliers de l'est de Madagascar pourraient tirer profit de l'Observatoire des Agricultures de l'océan Indien proposé par la PRéRAD-OI
Les exploitations agroforestières à base de girofliers de l'est de Madagascar pourraient tirer profit de l'Observatoire des Agricultures de l'océan Indien proposé par la PRéRAD-OI

© Eric Penot, Cirad

2020 est une année charnière pour la Plateforme régionale en recherche agronomique pour le développement dans l’océan Indien, PRéRAD-OI. Structurer la recherche régionale dans le domaine de l'agronomie , tel était un des premiers objectifs de la plateforme scientifique. Elle a été créée en 2014 sous l'égide de la Commission de l'océan Indien (COI) - regroupant Madagascar, les Comores, les Seychelles, l'île Maurice et La Réunion - avec l’appui de La Région Réunion et de l’État. Cette plateforme, animé par le Cirad, fédère plus d'une cinquantaine de partenaires académiques, institutionnels et associatifs de la région dans une démarche de développement durable. « Forts de ce partenariat dans la durée, nous sommes aujourd'hui prêts à passer à une phase plus opérationnelle », annonce Isabelle Mialet-Serra, chargée de coopération régionale au Cirad à la Réunion, et qui anime et coordonne la plateforme. Une des premières actions concrètes de la plateforme sera, dès 2021, la mise en place, après une première phase de définition, d'un Observatoire des Agricultures de l'océan Indien (OA-OI).

Un outil d'aide à la décision

L’OA-OI est une déclinaison régionale d'un outil international existant : l’Observatoire des agricultures du monde (OAM), porté par la FAO et dont le Cirad est un partenaire clé. L'OAM a développé une méthodologie éprouvée pour comparer des exploitations agricoles. « Un outil qui s'applique bien à cette région de l'océan Indien caractérisée par une grande variété de situations agroécologiques, politiques et socio-économiques », poursuit Isabelle Mialet-Serra. « Une fois mis en place, l’OA-OI permettra de répondre aux problématiques rencontrées par des actions qui auront un impact sur le terrain, notamment par des choix d’investissements différenciés. »

Les premiers bénéficiaires de cet outil seront donc les producteurs et leurs filières . Ceux-ci pourront facilement se comparer à des exploitations familiales similaires et ainsi estimer la marge de progrès réalisables. Cet observatoire sera aussi un outil d'aide à la prise de décision pour les pouvoirs publics qui pourront orienter leurs politiques en fonction des données recueillies. Finalement, cela leur permettra, ainsi qu'aux agences de développement et aux ONG, de suivre directement l'impact de leurs investissements sur le terrain. Outre les membres de la COI, d'autres territoires de la région s'intéressent déjà à l’OA-OI. Le département de Mayotte et d'autres pays d'Afrique australe, comme le Mozambique, sont susceptibles d'y participer.

Deux nouveaux réseaux scientifiques

Au-delà de ce nouvel outil, la PRéRAD-OI continue à tisser des liens entre les différents partenaires de la région. La plateforme envisage en effet de développer deux nouveaux réseaux scientifiques , en plus des cinq réseaux qu'elle accompagne déjà. « Le premier s'intéressera à l’utilisation de la biomasse végétale à des fins énergétiques, un enjeu stratégique dans ces territoires particulièrement dépendants des importations d’énergie fossile , précise la coordinatrice de la PRéRAD-OI. Quant au deuxième réseau, il s’intéressera à la valorisation des résidus organiques dans les sols, dans un but notamment de préservation ou de restauration de leur fertilité. » À terme, ces deux réseaux contribueront à conduire les exploitations de cette région vers une économie circulaire.

Une nouvelle image pour une nouvelle ambition

Pour accompagner cette évolution et conforter les liens avec ses partenaires, la plateforme a fait peau neuve. Dotée d’un logo revisité, elle a lancé son site web, et est maintenant présente sur Facebook, LinkedIn et YouTube.

« Nous souhaitons ainsi faciliter le partage d'expériences et de résultats importants obtenus par la communauté PRéRAD-OI auprès des acteurs économiques » , indique Isabelle Mialet-Serra. Une mine d’informations également pour les futurs partenaires désireux de rejoindre cette « intelligence collective au service du développement durable ».