Sorgho et mil

Grâce à leurs plasticités et à leurs grandes diversités de formes, le sorgho et le mil peuvent s’intégrer dans de nombreux systèmes de culture des zones tropicales et tempérées. Ces céréales constituent des cultures vivrières essentielles pour les populations vulnérables des régions tropicales arides et semi-arides. De par leurs spécificités en termes d’adaptations environnementales et de qualité de grains, elles répondent à des besoins complémentaires de ces zones. Leurs capacités à fournir de nombreux services écosystémiques en font des cultures d’avenir. Une vingtaine de scientifiques du Cirad sont impliqués dans les recherches sur ces deux espèces. Leurs domaines de recherche couvrent toutes les composantes des chaînes de valeurs depuis la conception de systèmes de culture durables et économes en intrants jusqu'à la création-diffusion de nouvelles variétés, mieux adaptées aux contraintes environnementales et aux demandes des marchés, actuelles et à venir.

Les chiffres du sorgho

  • Cinquième céréale cultivée dans le monde (en production en grains et en superficie).
  • Une production totale estimée à 60 millions de tonnes (Mt) par an pour une superficie totale de 41,8 millions d’hectares (MHa) sur la période 2010 - 2022.
  • En matière de production, les États-Unis arrivent largement au premier rang (9,34 Mt), suivi du Nigeria (6,61Mt), du Mexique (5,68 Mt) de l’Inde (5,49 Mt) et du Soudan (5,18 Mt).
  • En termes de superficies, les trois grands pays producteurs sont le Soudan (6,75 MHa), l’Inde (5,64 MHa) et le Nigeria (5,5 MHa).
  • Le sorgho est l’aliment de base dans la diète alimentaire de plus de 300 millions de personnes des zones tropicales semi-arides.

Les chiffres du mil

  • De multiples espèces sont regroupées sous l'appellation “Mils”. Parmi elles, l’espèce majeure au niveau de la production mondiale est le mil à chandelle (Cenchrus americanus aussi appelée Pennisetum glaucum) qui constitue la cible principale des travaux du Cirad.
  • Sixième céréale cultivée dans le monde (en production en grains et superficies).
  • Une production totale estimée à 29,2 Mt par an pour une superficie totale de 31,7 MHa sur la période 2010 -2022.
  • En matière de production, l’inde est au premier rang (11,55 Mt), suivi du Niger (3,4) et du Nigeria (2). 
  • En termes de superficie, les trois grands pays producteurs sont l’Inde (9,5 MHa), le Niger (6,92 MHa) et le Soudan (2,76 MHa). 
  • Aliment de base dans la diète alimentaire de plus de 90 millions de personnes des zones tropicales semi-arides.

Deux espèces aux usages multiples

  • Grains utilisés pour l’alimentation humaine (porridge, couscous, biscuits, panification, boissons fermentées…) et animale.
  • Fourrages à haute valeur alimentaire sous différentes formes (vert, foin ou ensilage).
  • Plantes de couverture pour la conservation des sols et la remobilisation des minéraux dans les systèmes de culture sous couverture végétale.
  • Sorgho et mil sont aussi des plantes ayant des valeurs sociales, culturelles et symboliques fortes dans de nombreux pays africains.
  • Des valorisations spécifiques au sorgho :
    • Utilisation des sucres solubles extraits des tiges des variétés sucrées (sweet sorghum) pour la production de sirop, de carburant de première génération (éthanol) ou d’alcool spiritueux.
    • Utilisation de la biomasse lignocellulosique pour la production d’énergie via la méthanisation, la thermie, ou la production de carburants de deuxième génération et la fabrication de matériaux de construction (plastiques composites, blocs de construction…).
    • Production de diverses molécules à faible, moyenne et forte valeur ajoutée dans l’agro-industrie : tanins, anthocyanes (pigments), kafirines, acide aconitique...

Les enjeux pour le sorgho et le mil

Des enjeux communs pour les régions tropicales semi-arides

  • Accroître significativement leur compétitivité dans les situations où l’intensification des céréales est en cours.
  • Mieux exploiter les potentialités du sorgho et du mil à contribuer à la lutte contre la malnutrition et certaines maladies chroniques (cas du diabète). Améliorer la régularité de la production en conservant une bonne qualité de grain.
  • Diversifier les usages alimentaires pour améliorer les revenus des producteurs et générer des emplois en milieu rural.
  • Promouvoir et développer les usages alimentaires et non alimentaires des sorghos et mils multi-usages.
  • Mieux exploiter les potentialités de ces espèces à contribuer à l’intensification agroécologique comme plantes régulatrices des bioagresseurs.
  • Mieux intégrer ces cultures au sein des systèmes de production pour en améliorer leur résilience.

Des enjeux spécifiques au sorgho pour la France et l’Europe

  • Si le sorgho représente actuellement une surface limitée au niveau de l’Europe (0,3 Mha), il présente des intérêts pour diversifier les assolements et participer à l’adaptation de l’agriculture européenne aux évolutions climatiques. Les défis principaux qui ont été identifiés spécifiquement pour cette zone géographique sont :
    • Le développement de produits destinés à l’alimentation humaine ainsi que des variétés permettant de soutenir ces filières de valorisation.
    • La mise au point de variétés, d’itinéraires techniques et la structuration de réseaux d’acteurs pour les filières de valorisation de la biomasse : alimentation animale, énergie, construction.
    • La valorisation des potentialités du sorgho pour divers services écosystémiques (détoxification ou stabilisation des sols pollués…).