Régénération des ressources biologiques de sorgho du CRB tropicales à Montpellier, France, S. Vancoppenolle © Cirad

Sorgho

Grâce à sa plasticité et à sa grande diversité de formes, le sorgho peut s’intégrer dans de nombreux systèmes de culture des zones tropicales et tempérées. Il reste néanmoins une culture vivrière essentielle pour les populations des régions tropicales arides et semi-arides. Sa capacité à fournir de nombreux services écosystémiques en fait une culture d’avenir. Une vingtaine de scientifiques du Cirad sont impliqués dans les recherches sur le sorgho et le mil. Leurs domaines de recherche couvrent toutes les composantes des utilisations des différents sorghos, depuis la conception de systèmes de culture durables et économes en intrants jusqu'à la création-diffusion de nouvelles variétés, mieux adaptées aux contraintes environnementales et aux demandes des marchés, actuelles et à venir.

Les chiffres du sorgho

  • Cinquième céréale cultivée dans le monde (production en grains et superficies).
  • 60 Mt par an.
  • En termes de superficies, les trois grands pays producteurs sont le Soudan (6,9 millions d'hectares), le Nigeria (5,7), l’Inde (4,2) 
  • En matière de production, les Etats-Unis arrivent largement au premier rang (11 millions de tonnes en 2021), suivis du Nigeria (6,7), de l’Inde (4,8) de l'Ethiopie (4,4) et du Mexique (4,3).
  • Aliment de base dans la diète alimentaire de 300 millions de personnes des zones tropicales semi-arides.

Une plante aux usages potentiels multiples

  • Grain pour l’alimentation humaine ou animale.
  • Fourrage à haute valeur alimentaire sous différentes formes (vert, foin ou ensilage).
  • Sucres solubles extraits des tiges des variétés sucrées (sweet sorghum) pour sirop, éthanol carburant première génération ou alcool spiritueux.
  • Biomasse lignocellulosique pour la production d’énergie via la méthanisation, la thermie, ou la production d’éthanol carburant de deuxième génération ou la fabrication de plastiques composites, de blocs de construction...
  • Plante de couverture pour la conservation des sols et la remobilisation des minéraux dans les systèmes de culture sous couverture végétale.
  • Diverses molécules à forte valeur ajoutée dans l’agro-industrie : tanins, anthocyanes (pigments), kafirines, acide aconitique...

Les enjeux

Pour les régions tropicales semi-arides

  • Accroître significativement la compétitivité du sorgho (potentiel de rendement et qualité de grain répondant aux demandes du marché) dans les situations où l’intensification des céréales est en cours.
  • Améliorer la régularité de la production en conservant une bonne qualité de grain (sanitaire, technologique et nutritionnelle) dans les zones à contraintes climatiques fortes où le sorgho est principalement une culture de subsistance.
  • Diversifier les usages alimentaires des sorgho-grain en Afrique pour améliorer les revenus des producteurs et générer des emplois en milieu rural.
  • Développer les usages alimentaires et non alimentaires des sorghos sucriers multi-usages.
  • Mieux exploiter les potentialités du sorgho à contribuer à l’intensification agroécologique comme plante régulatrice des bioagresseurs ou plante de couverture.

Pour la France et l’Europe

  • Mettre au point des variétés et des itinéraires techniques destinés aux filières tempérées et structurer les réseaux d’acteurs pour les sorghos biomasse (alimentation animales, énergie, construction).
  • Mieux valoriser les potentialités du sorgho pour divers services écosystémiques (détoxification ou stabilisation des sols pollués…).